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terprétor l'inscription, nul doute qu'il ne faille la diviser ainsi en
trois sections.
   La première exprime les offres par lesquelles le maître du logis espère
attirer chez lui les chalands et les belles promesses qu'il leur adresse ,
non pas seulement en son nom, mais de la part des dieux. Mercure,
dit-il d'abord, promet ici le gain : MERCVRIVS HIC LVCRVM
PROMITOT. Je ne chercherai point ici, avec Dom Martin (1), une
preuve du culte de Mercure si répandu dans les Gaules, comme on le
sait d'ailleurs ; mais on y trouve naturellement la confirmation de ce
que Strabon nous fait connaître, que notre ville, dotée par la nature
du site le plus avantageux, et née commerçante, pour ainsi dire, était
déjà, au siècle d'Auguste, le grand marché de la Gaule (2). Ce n'est
point, en effet, comme une divinité nationale que Septumanus présente
ici Mercure, mais uniquement comme le dieu du négoce, aussi bien
 que de l'éloquence, dont la protection devait procurer un lucre cer-
 tain aux étrangers, en grand nombre sans doute , que des affaires
commerciales amenaient dans nos murs. Mes lecteurs ne peuvent
 avoir oublié tout ce que les auteurs anciens nous disent à cet égard
 sur lefilsde Maïa, et surtout la curieuse prière que les marchands
 lui adressent dans Ovide (3). Plusieurs inscriptions mentionnent éga-
 lement ces attributions de Mercure. Telle est la suivante, donnée par
 Gruter (4), mais plus exactement, selon toute apparence, par Mura-
  tori (5) :
MERCVRIO NEGOTIATORI                                      SACRVM
  N V M I S I V S A L B I N V S EX                        VOTO
 et cette autre rapportée par Spon (6), qui donne au dieu marchand
 une épithète moins connue :
                          DEO MERCVRIO
                        NVNDINATORI
   (1) La religion des Gaulois, loc. IauJ.
   (2) Rer. geogr. IV. 192.
    (3) Fast. V. v. 680.
   (4) Inscript, antiq.p. LV. 1.
    (5) Nov. thés. t. IV. p. MCMLXXXI. 7.
    (6) Miscellan. erud. antiqmt.'f. 92.