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406 Où tout est triste et fait deviner les douleurs ! Et, se réfugiant au sein de la famille, Pour elle seule alors chanta la jeune fille ! Son cœur avait perdu tous ses"amours d'enfant ; L'oiseau ne savait plus de secret doux et tendre ; Le pâle papillon fuyait indifférent, Sans écouter la voix qu'il ne pouvait comprendre. Dans les arbres jaunis passa un long soupir Que dans ces sombres lieux on appelait zéphir. Pour la première fois on vit dans sa famille, Triste et le front courbé, pleurer la jeune fille. Elle avait deviné la vie et tout son fiel ; Elle avait entendu la grande voix du monde Mêler son chant lugubre aux douces voix du ciel ; Comme on voit le reptile et la vase sous l'onde, Dans sa première larme elle vit le malheur ! Le prisme avait perdu sa brillante couleur, L'illusion tomba]: l'amour de laïamille Resta seul pour charmer la pauvre jeune fille. Mais elle avait en elle un immense désir De pure sympathie, il fallait à son ame D'un bonheur effacé plus que le souvenir; Il fallait à sa vie un doux rayon de flamme ! Alors elle se dit, dans ce besoin d'amour : Tout ce qui pleure et souffre et qui fuit loin du jour,