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   « Il était fort adonné au v i n , et sa t ê t e , qui s e m b l a i t , pour
ainsi dire, encore bouillonnante de boisson, avait été dérangée
dans ce trop de commerce avec Bacchus. Ainsi donc, il fut atta-
qué deux fois d'apoplexie, et guéri cependant p a r l e s soins des
médecins ; mais avec un tel e n n e m i , les trêves sont courtes et
mal assurées ; avec lui point de paix certaine. Barancy néan-
moins ne se modérait pas plus pour tout cela. Au gros de l'été,
après avoir bien dîné avec des amis , il alla se baigner dans la
Saône. Il nageait à merveille, et était même renommé pour
son habileté en ce point. Or, tandis qu'il nageaitainsi couché
sur le dos , suivi d'une petite barque , l'apoplexie se déclara.
Il ne put qu'à grand'peine, vu l'obésité d'un corps pesant et
lourd, se mettre dans la b a r q u e ; mais lorsqu'il eut atteint le
rivage, il rendit l'esprit, en l'an de grâce 1651, et de sa vie le
 56 e environ. Etienne Bellier, de Vienne, écrivit sur sa mort
 des vers peu n o m b r e u x , mais excellents. Moi, de mon c ô t é ,
 désireux de porter aide à la mémoire d'un ami et de la sauver
 de l'oubli comme je pourrai, j'ai voulu me voir imprimé et pas-
ser aux mains des hommes. Ce fut toute ma vie un devoir pour
 moi que d'honorer avec attention , de vénérer religieusement
 après leur mort ceux que, de leur vivant, j'avais aimé. Barancy
 eut de sa femme plusieurs enfants de l'un et de l'autre sexe.
L'aîné d'entre eux , qui avait été reçu à Lyon au collège des
 Questeurs de France (1), est mort il y a trois jours (2). »
    M. Péricaud , dans les Tablettes déjà citées , présume que la
relation qui se trouve parmi les Histoires tragiques de Rosset
 pourrait bien être celle de Barancy ; nous n'avons de preuves
 ni pour, ni contre cette conjecture.
    François de Barancy était docteur en droit et avocat au Par-
lement. On trouve en tête de l'ouvrage suivant : Pétri Gas-
sendi Apologia in Jo. Bap. Morini librum; Lyon, 1649, in-4°,

   (1) C'est le mot-à-mot du texte. L'auteur veut probablement parler d'une
 charge de trésorier.
    (2) Nicolaus Chorerius, De Pétri Boessatii Vila amicisque litleratis ; Gratia-
 nopoli, apud Fr. Provensal, 1680, in-12, pag. 239.