page suivante »
OUVERTURE DES COURS DE LA FACULTÉ DE THÉOLOGIE. La Faculté de Théologie a fait, le i novembre, en présence d'uu nom- breux auditoire, l'ouverture solennelle de ses cours. Quand donc nos Facultés auront-elles un logement digne d'elles et de la seconde ville du royaume ? C'est vraiment pitié de voir comment notre ville se montre hospitalière et re- connaissante pour les différents enseignements dont on l'a si libéralement dotée. C'est à peine si elle accorde la place nécessaire pour contenir la foule des adeptes. Ainsi on n'a rien trouvé de mieux que de métamorphoser la salle des Assises eu Athénée et de reléguer la Théologie dans la classe de physique du Collège, méchante salle fort peu appropiée à sa nouvelle destination. M. l'abbé Vincent a prononcé pour cette solennité un discours remarquable sous les rapports de la foi et de la science. Le style de l'orateur, quoiqu'il révèle plus le savant que l'écrivain, est attachant par sa simplicité. Après avoir ex- posé la doctrine de l'Ecriture et des Pères, il a montré en peu de mots, com- bien la science devait à la religion : la foi sans doute peut se passer de dé- monstrations scientifiques, mais elles lui sont toutes favorables au XIXe siècle; les lettres et les arts n'ont pas été négligés dans les appréciations du profes- seur. Il a terminé son discours par une exhortation à l'étude adressée aux ecclésiastiques qui l'entouraient. « Allez à eux pour qu'ils viennent à vous, s'est-il écrié, en parlant de ceux qui cultivent les sciences profanes, et de nombreux applaudisssements ont accueilli ces dernières paroles. Le lendemain a eu lieu la première leçon du cours d'histoire ecclésiastique professé par M. l'abbé Pavy, bien connu à Lyon par son zèle éclairé et par son talent. M. l'abbé Pavy a toutes les qualités du professeur, et ses discours sont souvent des entretiens familiers à la façon de Michelet. Des idées neuves, originales, pleines de vérité, distinguent ses leçons. Son style, toujours clair et méthodique, s'il est parfois négligé, s'élève aussi parfois à de grandes hau- teurs. Qui n'a pas été touché de son éloquence lorsqu'il a résumé, dans uno brillante conférence, l'âge héroïque de la Grèce, qui n'a admiré ses prolégo- mènes historiques, ses appréciations si justes et si profondes sur le passé, le présent et l'avenir des ordres religieux, ses réfutations pleines de feu du