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396 panégyriste de Julien-1'Apostat, et surtout sa théorie des différents modes de l'alliance du pouvoir et de l'état, guide sûr en pareille matière, et qui jette un grand jour sur mille questions agitées maintenant, théorie qui n'existe nulle part aussi bien formulée, que je sache, et qui est une création de M. l'abbé Pavy bien remarquable ! La première leçon de cette année a été consacrée à l'examen de la phi- losophie et de l'histoire. W. Pavy ne s'est pas dissimulé les abus de la méthode philosophique elles préventions qu'il rencontrera contre ses appli- cations toutes nouvelles à l'histoire ecclésiastique. Mais il croit celte appli- cation seule convenable à notre époque où les études historiques ont pris t ant de développement et où cependant peu de personnes réfléchissent aux enseignements que renferment les faits. Il y a deux méthodes pour écrire l'histoire, a-t-il dit, la méthode classique, qui se contente de raconter les . faits, et la méthode philosophique ; mais ici, comme ailleurs , l'inspiration a précédé les théories, et les Augustin et les Bossuet sont les seuls historiens des temps passés où l'on retrouve les traces profondes de la philosophie , et quelques traces de cette science des causes, des rapports, des conséquences ; trois écoles se sont partagée cette science et l'ont soumise à un point de vue différent; l'école fataliste a pour chef Ilcrder, l'école rationnelle compte parmi ses membres Schelling et Condorcet ; enfin, l'école chrétienne cite avec orgueil les noms des Auguslin, des Bossnet, des Vico, des Schlegel, des Frère. Plusieurs prolestants de l'Allemagne moderne , à force d'impartia- lité, peuvent être rangés, à juste litre, dans l'école catholique. Chacun des âges de l'église a son caractère principal qui peut servir à le désigner. Mais il ne faut pas trop tenir à ses dénominations qui ne présentent rien d'absolu. L'orateur a aussi indiqué quelques-uns des axiomes qui dé- rivent de la philosophie de l'histoire et qui peuvent au moins servir de guide pour l'étude du passé ; il distingue dans les faits de l'histoire l'élément humain, l'élément providentiel et l'élément miraculeux. Lorsque ces trois éléments sont en harmonie selon les temps et les lieux, la plus grande somme de bonheur possible se trouve réalisé dans le monde. Nous regrettons de n'avoir pas entendu la conférence de M. Plantier sur la poésie des Hébreux. Ce jeune professeur a de la véhémence, un style élo- quent et parfois poétique, mais malheureusement ses forces ne répondent pas à son bon vouloir ni à son zèle. M. l'abbé Barricand est monotone dans sa lec- ture, ce qu'il faut peut être attribuer à une grande timidité, mais son style est puretanimé, etil comprend bien à la fois son siècle et l'esprit du traité des lois qu'il explique. A. R.