page suivante »
381 plus élevé de la France centrale (1), semble dire au voyageur ; tu n'iras pas plus loin. On arrive au village après avoir, pendant quatre heures, tourné, pour les gravir, autour des plus hautes montagnes. On ne cesse d'avoir la perspective d'un pays richement accidentel, et de liantes vallés (2), aux effets de lumière toujours chan- geants. La route est large et belle ; l'œil est charmé de toutes paris. Voici le Mont-Dore; il étend ses deux lignes de maisons Converties en hôtels garnis. Car, pendant la saison des e a u x , toute la ville est à prix; sur ces trois mois, habitations et habi- tants vivent toute l'année. Voulez-vous des chambres ? en voici; voulez-vous des chevaux? en voilà ! à qui des porteurs? à qui des guides ? on ne lit, on n'entend, on ne voit que cela. Tout ici e s t a louer. L'unique monument du lieu, c'est l'Etablissement t h e r m a l , toute la fortune du pays. Enlevez à la montagne de l'Angle les sources d'eau chaude qui jaillissent de sa base, et le Mont- Dore est ruiné. Ces imposants débris que vous apercevez sur la grande place, la seule qui existe, c'est là tout ce qui nous reste d'un temple romain appelé du nom de Panthéon. On le fait remon- ter au temps d'Auguste. Ce monument dont, grâce aux. soins du docteur Bertrand, le plan a été conservé sur le sol qu'il occupait, existait encore en grande partie en 1740. Il faisait face aux Thermes romains, détruits, à ce que l'on croit, par un violent incendie. Plusieurs piscines de l'ancien établisse- ment servent encore dans le nouveau. L'édifice moderne , dû à M. Ledru, est remarquable par son élégante distribution, par sa solidité et par sa toiture qui le préserve de tous les fâcheux effets météorologiques. On éprouve une étrange surprise, en passant tout à coup d'une nature sauvage et agreste à la vie toute confortable de la (1) Le pic de Sancy a 1887 mètres au dessus du niveau de la mer. (5) Celle de Si-Sauve enlre autres.