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grande ville, Ã toutes les jouissances de la civilisation, en se
retrouvant, en un mot, dans un monde fashionable et élégant.
Ecoutez : de cette verte jalousie s'échappent les sons vibrants
et harmonieux d'un piano d'Erard, et les accents d'une voix
plus harmonieuse encore, viennent se mêler à la mélodie de
l'instrument.
Gare! gare! promeneurs, rangez-vous! Ce sont des caval-
cades et des équipages à livrée comme à Longchamps, comme
au bois de Boulogne. Place aux oisifs qui tuent le temps! place
aux malades que le temps tue.
Hommes de partis, rassurez-vous ! voici des journaux pour
toutes les opinions, pour toutes les nuances ; hommes de plai-
sirs, voici des romans, et des plus nouveaux. Le compère Ra-
made vous ouvre, pour 1 fr. 50 cent., son cabinet de lecture
littéraire et politique.
Saluez cet homme à l'extérieur simple, dont la tête est cou-
verte d'une humble casquette à visière , et dont le corps est
caché sous une ample redingolte bleue ; oui, cet homme qui
traverse la place, aussi vite que le lui permet la canne sur la-
quelle il s'appuie; saluez-le ! car il est le roi de cette contrée.
Regardez ! sur son passage, tous les fronts se découvrent; cha-
cun l'arrête, chacun se le dispute, chacun l'aime et le révère.
C'est le docteur Bertrand. Les eaux lui doivent leur renom-
mée, le pays lui doit sa prospérité (1). Pour les habitants c'est
un dieu; pour les malades c'est un sauveur. Sa franchise, sa
probité et son esprit lui ont fait autant d'amis que sa rare ins-
truction lui a valu d'heureuses cures. Pendant toute la saison
thermale, il ne s'appartient pas : le jour, il confesse ses ma-
lades ; la nuit, il préside lui-même, assisté de son digne fils,
à l'administration des moyens médicaux qu'il a prescrits.
Le traitement commence à deux ou trois heures du matin,
(1) Pendant les premières années de noire siècle, les bains du Mont-Dore
ne rapportaient, comme établissement départemental, que 120 fr., et ils ont
produit, en 1835, 25,000 fr.