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ï t la vague en grondant sur la vague se presse ;
Sans s'épuiser jamais lesflotsroulent sans cesse.
Comme si l'Océan enfantait d'autres mers.


La mer apaise enfin sa farouche furie,
Soudain... terrible aspect!... Dans l'écume blanchie
S'ouvre un gouffre béant, cratère avide et noir,
Que l'Å“il jusqu'aux enfers en vain mesure et sonde,
Là-bas le flot fougueux, là-bas l'onde sur l'onde
S'abîme en tournoyant dans ce vaste entonnoir.


Tout-à-coup, avant que ne remonte la lame,
Le jeune page à Dieu recommande son ame :
Et... des cris de terreur surgissent à l'entour :
Le tourbillon déjà dans ses cercles l'enlace;
Il ne reparaît plus, le plongeur plein d'audace,
Et l'abîme sur lui s'est fermé sans retour.


Sur les eaux pèse au loin un lugubre silence,
Mais leur sein ténébreux gronde d'un bruit immense.
De bouche en bouche court ce vœu fait en tremblant :
" Dieu te prête secours , jeune homme magnanime ! »
Et le sourd grondement fuit d'abîme en abîme ;
L'attente dans les cœurs est d'un poids accablant.


O roi ! c'est vainement que jetant ta couronne,
Tu dirais : « Qui la cherche? à lui je l'abandonne ;
« Qu'il se l'ajuste en maître et qu'il règne à son tour ! »