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 Sa main lance la coupe au fond du gouffre avide:
 « Je le demande encor, quel sera l'intrépide,
 « Dont la voix répondra sans crainte à mon appel? «


 Pages et chevaliers, tous gardent le silence :
 Le cercle est en stupeur, nul d'entre eux ne s'élance.
 Ils regardent en bas dans la sauvage mer ;
Mais nul n'ose songer à la coupe dorée.
La promesse du roi trois fois est proférée :
 < Qui de vous ravira ma coupe au flot amer? »
 «


Et tous restent muets ; débile est leur courage ;
Cependant d'un pas ferme un doux et jeune page
S'avance du milieu de ses tremblants amis :
Il jette son manteau, jette aussi sa ceinture ;
Dames et chevaliers, avec un sourd murmure ,
Tous sur ce noble enfant fixent des yeux surpris.


Vers le bord du rocher il marche avec audace,
Il regarde la mer... et son regard se glace.
Par le gouffre engloutis il voit les vastes flots
Revomis de l'abîme où rugit leur colère ;
Terrible est leur fracas comme un lointain tonnerre ;
Ils roulent écumeux du morne fond des eaux.


L'onde s'enfle, bouillonne, elle siffle et s'irrite,
Comme quand son courroux dans lesflammess'excite ;
L'écume au loin mugit et vole dans les airs,