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3S3                       HENRI HIGNARD

de connaissances autant que tu le pourras : histoire, géo-
graphie, littérature, ne néglige rien de ce qui esta ta portée,
tâche de ne pas perdre de temps; tu peux même, sur tes
livres de messe, apprendre du latin et aller assez loin. Mais
avant tout, ne te troubles pas, tiens-toi en paix. Voici une
sentence latine qui est bien vraie :

            Où est le trouble, là Dieu n'est pas.
   Quant au choix de Tordre, mon ami, c'est une question
bien difficile à résoudre, et je crois qu'il n'y a pas autre
chose à faire qu'à suivre l'impulsion secrète de la grâce,
j'ai souvent pensé à la vie religieuse ; si je m'y sentais
appelé, il semble que je préférerais l'ordre des Jésuites. Il
porte le nom de Jésus, notre aimable et adorable sauveur,
il a produit un nombre infini de saints, et, entre autres,
saint Ignace, saint François Xavier et saint Louis de
Gonzague. Il a la constitution la plus complète, enfin il
embrasse une multitude d'Å“uvres dans lesquelles il est
facile de trouver sa place. J'ajouterai encore la reconnais-
sance que j'ai pour le P. Humphry ( r ) , qui était mon
confesseur à Paris. Voilà mes raisons, mon ami ; mais mon
 papier est fini et je remets pour plus de détails à cette
 bienheureuse semaine de Pâques. Adieu, bon et cherfrère,
 je prierai Dieu avec toi pour que ta vocation s'éclaircisse.
 Ayons confiance en lui et il ne nous abandonnera pas.
   Je t'embrasse tendrement.


    (i) Le P. Humphry était le confesseur des élèves chrétiens de l'Ecole
 Normale. Nous avons retrouvé quelques lettres de lui adressées à
 M. Hignard, à cette époque où il fut envoyé à Saint-Etienne. Dans
 l'une d'elles nous lisons cette phra:e : «      Que les cœurs dévoués
 > deviennent rares, mon cher enfant ! Je crois que l'Ecole Normale
  (
 « s'est épuisée du grand effort qu'elle a fait pour nous donner un
 i. Olivaint et un Hignard. » Quel éloge de ce dernier !