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-ipS             LES CAUSES; DU; SIEGE DE LYON

 condamné régulièrement par,le.Tribunal criminel, de droit
 commun compétent pour le juger, avait été exécuté sur.la
 place des Terreaux. C'était là, aux yeux .de .ses amis, .les
 jacobins de la Convention, le crime irrémissible des Lyon-
 nais. Cet homme qui, pendant sa vie, avait l'esprit hanté de
 l'idée d'hécatombes humaines, eut cette destinée posthume
 que des milliers d'hommes durent mourir pour expier sa
 mort. A une époque où la vie d'un homme était comptée
 pour peu de chose, celle de ce monstre parut mériter d'être
 rachetée par beaucoup de larmes et de sang. .
    A dater de ce jour, les excitations des jacobins furent
incessantes auprès de la Convention pour la faire agir avec
la dernière rigueur contre les Lyonnais. Ils déguisaient
sous Les vagues accusations de fédéralisme et d'atteinte à la
souveraineté nationale, le vrai motif de leur haine. Dubois-
Crancé, Couthon, Javogues, noms sinistres dans l'histoire
de la cité, adressent des lettres comme celle-ci du .22 juillet,
au Comité de Salut Public : « . . . Les scélérats qui gouver-
nent Lyon voient avec effroi approcher, l'instant de leur,
confusion; il ne sera pas long. Ils croient.satisfaire à tout
en acceptant la Constitution • mais le sang des patriotes:
égorgés fume encore ; mais les actes de violence et de trahi-
son .• qu'ils ont exercés sont impunis; mais les lois et la
Convention sont encore méconnues. Réfléchissez et n e
voyez, que lç salut de la République. En attendant, nous
irons de l'avant. Nous avons la certitude que Pitt a fait
verser quatre millions en or dans. Lyon p ar Genève ; ainsi
vous devez imaginer dans quels principes les Lyonnais,
agissent... (1). » ; . . ' ,  . ,
 _ Dubois-Crancé voulait insinuer parla, que le peuple de)

  (1) Aulard. — lbid. t. V, p. 343.