Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                            EN   1793                          99
de la Convention revêtus des pouvoirs redoutables que ces
agents emportaient avec euxVlans les provinces. Lyonétait une
villeriche. Ils pensèrent laréduire en la rançonnant. Ils la frap-
pèrent d'une contribution forcée de six millions dont le recou-
vrement fut opéré par les soins du Comité de Salut Public,
de la façon la plus arbitraire. Les contribuables n'étaient pas
taxés suivant leurs moyens, mais suivant leurs opinions, et
sommés d'offrir à la patrie, dans les 24 heures, sous peine
d'être notés comme suspects, des sommes variant dé
3.000 à 100.000 livres.
    Le Comité de Salut Public avait été fondé en mai 1793,
parles commissaires de la Convention, sur le modèle du
Comité de Salut Public delà capitale, investi comme lui
de pouvoirs illimités et installé à côté des autorités régu-
lières dont il usurpait les fonctions.
   Au mois d'avril, la mairie avait fini par tomber aux mains
de Bertrand, l'associé et l'ami de Châlier.
   Forts de l'appui de la Convention, maîtres de la "munici-
palité, soutenus par le Comité de Salut Public, les jacobins
lyonnais crurent au mois de mai le moment venu de repren-
dre leurs projets, homicides, qui avaient échoué au mois de
février. Dans les clubs, dans leurs feuilles publiques, dans
les pétitions à la Convention, ils demandent la création
d'un tribunal révolutionnaire, le désarmement des gens sus-
pects et leur arrestation. En même temps, ils dressent des^
listes de proscription par quartiers, et y inscrirent les noms
des citoyens qui ne fréquentent pas leurs réunions et ne
partagent pas leurs idées.
  Dans le courant d'avril, il se passa un fait qui montre à
quel point Lyon était livré à l'anarchie. Des dénonciations
avaient signalé un cabaret du quai du Rhône, comme le lieu
de rendez-vous des gens mal intentionnés pour la Révolu-