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                LETTRRS DE L'ÉCOLE NORMALE                    I33

lorsque nous entendîmes sonner très fort ; le domestique
alla voir au cabinet, et me dit que M. Sauzet était arrivé.
Un moment après je fus introduit, et je lui présentai mon
bout de lettre, pour entrer en matière. Vous pensez que
pour écrire à un homme de cette taille, j'avais fait attention
à moi. Il me fit toute sorte d'amitié ; me parla de son
voyage, du plaisir qu'il avait à me voir, de tout le bien qu'on
lui a dit de moi, de ce qu'à son tour il dirait au ministre.
Mais il ne veut pas lui parler de Lyon ; il le priera seules
ment de [me placer.selon mon désir, ce qui est la même
chose. Après plus d'un quart d'heure d'audience, je me
retirai, et il m'accompagna jusqu'au bout de l'antichambre
avec beaucoup de caresses. En me quittant, il me demanda
si je serais à Lyon ces vacances, et me dit qu'il espérait que
je lui ferais l'amitié d'aller le voir. Vous voyez que jesuis très
bien de ce côté-là ; et ce sont de nouveaux remerciements
à faire à M. Baboin. Tout cela me fait homme, mes çhers
parents; car il faut s'observer avec ces hauts personnages,
et par conséquent beaucoup réfléchir à ce qu'on dira. Je
crois que jusqu'à présent je n'ai pas mal réussi, car toujours
on m'a mieux reçu la seconde fois que la première.
   Bien des amitiés, je vous prie, à nos parents, et eu parti-
culier à cette bonne Maria dont la maladie m'afflige.
Je ne sais rien de Louis.. Vous avez dû voir Ozanam. Je
voudrais que mon frère allât demander des nouvelles de sa
gorge. C'est un excellent ami pour moi, et cette attention
lui fera plaisir.
   Adieu, bons parents, encore une fois, réjouissons-nous
en ce jour de fête, et aimons-nous de tout notre cœur. Je
me sens tout gai malgré le rhume de cerveau qui ne me
quitte plus. Comment vont les jambes de ma mère ?

                                        '     Votre fils.