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42 SOUVENIRS LYONNAIS ET DOMINICAINS
tard la note de « 5 1. 12 s. 6 d. pour le port et 8 1. 15 s.
pour l'embalage ».
Il ressort que de ce texte que le tableau de F. André fut
vraiment exécuté à l'occasion de la canonisation de
S. Pie V. Ce point d'histoire méritait d'être élucidé à l'aide
de documents incontestables.
Reste à retracer d'après notre fidèle témoin le récit
même des solennités, auxquelles le clergé et le peuple de
Lyon furent convoqués par les Jacobins. Cette page de
chronique locale ne manque pas de charme, surtout dans
le style original de Ramette.
« En mémoire de ce que le pape Pie V fut canonisé en
1713 il s'en fit une fête, qui commença le samedi 29 avril
de cette année aux premières vêpres et dura les huit jours
suivants... La grande église était ornée en l'intérieur de
trois rangs de tapisseries qui descendaient du dessous des
vitres jusqu'à fleur des chapiteaux des piliers, qui en étoient
aussi revêtus et soulemient chacun un grand tableau de dévo-
tion. Les deux pentes de tapisseries inférieures étaient plis-
sées, se rétrécissant de chaque côté dans le bas, à la forme
de l'entrée d'un pavillon et bordées de festons de gazes de
soye tout à l'entour. Au milieu du vuide qui se trouvoit
entre deux, on voyoit suspendu à chaque grande arcade
parallèle un lustre de cristal rempli.de bougies et entre
l'un et l'autre sur la même ligne en pendoit de la princi-
pale voûte un plus magnifique et plus ample.
« Le dehors de la chapelle étoit tapissé le long des murs
des ailes de l'église, et contre les pilastres, qui étoient cou-
verts, on avoit appliqué des miroirs accompagnés de chan-
deliers dorés et de cierges, qui étoient adhérents aux extré-
mités du bas des quadres garnis de filets aussy dorés. L'ac-
coudoir du balustre de la tribune de l'orgueetles corniches