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                               EN 1793                 ;             103
représentants en mission à Lyon, présents à la journée du
29 mai, publièrent le lendemain, peut-être par peur dés
vainqueurs, une proclamation dans laquelle ils rendaient
aux Lyonnais une justice un peu tardive et reconnaissaient
les abus dont ils avaient eu à se plaindre.
   Le 11 juin, un nouveau commissaire extraordinaire,
investi de pleins pouvoirs, Robert Lindet, se présente devant
le Conseil de la commune de la part de la Convention.
L'accueil qu'il reçut avait de quoi surprendre ce mandataire
d'une Assemblée peu habituée à voir discuter ses actes. On
était au lendemain du coup d'Etat des 3 1 mai et 2 juin 1793,
par lequel la Convention avait ordonné l'arrestation de
vingt-neuf de ses membres appartenant au parti girondin,
sous l'accusation de fédéralisme. Un pareil acte ruinait
l'autorité d'une Assemblée qui se mutilait ainsi elle-même,
Les Lyonnais qui siégeaient à l'Hôtel de Ville firent savoir
au représentant envoyé en mission auprès d'eux, qu'ils
n'avaient pas d'ordre à recevoir de la Convention tant
qu'elle n'aurait pas rappelé dans son sein ceux de ses
membres qu'elle en avait chassés. Cela n'empêcha pas le
délégué de la Convention d'écrire à ses commettants :
« Quelle que soit l'agitation à Lyon, l'ordre y règne ; per-
sonne ici ne veut de tyran ; tous tiennent le même langage,
les mots République, Unité, Indivisibilité, sont dans toutes
les bouches. Pour fomenter les troubles et entretenir la
division et les méfiances, on publie qu'il existe à Lyon un
parti qui veut ériger en monarchie la moitié de la France
et abandonner l'autre moitié. De si grossières impostures
font beaucoup de mal (1). »


   (1) Aulard. — Recueil des actes du Comité de Salut Public et de la cor-
respondance officielle des Représentants en mission. T . IV, p. 496. —
V. lettres 9, 12, 14, 15 juin 1793.