Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
142                    HENRI H'.GNAKD

paru convenable, dans un petit mot que vous portera dans
quelques jours M. Bertrand, l'ami de Caillaud. Ce sera
lettres sur lettres, et je pourrai me vanter d'avoir floué
joliment la Poste.
   Bonnel vous remercie de vos félicitations. C'est après-
demain que commencent les épreuves de l'Ecole. Butillon
que j'ai vu dimanche, est bien sûr d'être reçu s'il veut n'être
pas timide. Lescœurs est aussi certain de son affaire.
Songeonne se présente pas. Domeck, qui n'a presque rien
fait, n'a guère de chances, pour ne pas dire point. Voyez
combien je suis heureux d'être vite arrivé, et quel beau
cierge nous devons à Dieu !
   Pour les bains, il n'y faut pas penser. Toujours même
nombre de nuages au ciel. Vraiment on ne sait plus ce
qu'est devenu ce qu'on appelait autrefois l'ordre des sai-
sons : été, chaleur et tout le reste. Le Ministre secrétaire
d'État au département des affaires célestes n'est guère plus
habile que ses collègues d'ici-bas, et on s'en aperçoit à ses
Å“uvres.
   Adieu, n^es chers parents, portez-vous le mieux possible,
et ne me laissez pas quinze jours sans lettres. Puisque les
miennes ne payent point de port, vous pouvez bien me
faire faire quelques frais de plus. Aimez-moi bien et pensez
beaucoup à moi dans ces temps-ci. Je ne pense qu'à vous
et à mes livres; il n'y a que Cicéron qui puisse vous faire
concurrence, et je vous réponds que c'était un bien grand
homme. Adieu, embrassez pour moi mon cher petit frère,
je vous donne trois gros baisers pour que vous en ayez
deux à garder pour vous.