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DE LA ROYAUTÉ ET DES COMMUNES 247 saint Louis tenta toujours de les apaiser. Il ne voulut point faire d'acquisitions nouvelles, ni par force, ni par ruse. Et cependant, c'est un des rois qui étendit le plus le royaume de France, à prix d'argent, par échange ou par d'autres arran- gements. Il obtint successivement les domaines du comte de Toulouse, situés sur la rive droite du Rhône, Narbonne, Viviers (1229), le comté de Chartres (1234); le comté de Mâcon (1239), le Perche, en 1257, le comté d'Arles, et Forcalqujer, en 1262. Saint Louis respecta les usages féodaux qui ne violaient pas l'ordre et la moralité. Il reconnut le droit de résistance. Quant au duel judiciaire et aux guerres privées, il vit dans ces institutions un fait irrégulier, barbare, non chrétien. Il défendit formellement le duel judiciaire dans les domaines royaux et traita avec plusieurs de ses grands vassaux pour qu'ils l'abolissent sur leurs terres. Puis, pour remédier aux plaies et à l'excès des guerres privées, il établit la quaran- taine du roi, c'est-à -dire que nul ne pouvait attaquer les parents de l'une des parties pendant quarante jours, à partir de l'explosion de la querelle, jusqu'à ce qu'ils fussent censés en avoir connaissance. De l'abolition du duel judiciaire, il résulta que, dans le domaine du roi, la juridiction royale remplaça la force per- sonnelle et que les officiers royaux décidèrent des contes- tations. Saint Louis restreignit le pouvoir législatif féodal en introduisant les Cas royaux et les Appels. Par les premiers, il s'attribua certaines affaires; par les seconds, il subordonna les Cours féodales à son pouvoir. Il résista énergiquement aux prétentions cléricales et papales. Entre autres ordonnances, il porta la Pragmatique dans laquelle il maintenait l'indépendance et les privilèges