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I 12           LES CAUSES DU SIÈGE DE LYON

résidence à Lyon et le citoyen Delange, inspecteur général
des vivres des armées des Alpes, à Grenoble, il résulte que
du 5 au 22 juin 1793, en pleine période de préparation du
siège, il passa librement par Lyon 517 bœufs à destination
de Chambéry, Grenoble, Briançon et Nice (1).
   Les Lyonnais n'avaient donc formé aucune alliance avec
les ennemis de la France ; en prenant les armes, ils enten-
daient bien vider une querelle personnelle.
   De la devise du temps de la Ligue : Un Dieu, un roi, une
foi, une loi, ils n'avaient effacé qu'un mot. Mais ils la gar-
daient pour le reste. Attachés à leurs vieilles franchises
municipales, jaloux de l'honneur de leurs, foyers, ils ont
préféré mourir plutôt que de se soumettre aux caprices
d'une Assemblée qui voulait asseoir son empire sur la servi-
tude du peuple. Fidèles à leurs croyances, ils se sont
insurgés contre un pouvoir impie.
   Mais il est une autre devise de leur cité que les Lyonnais
de 1793 ont maintenue toute entière, celle-là, comme leurs
ancêtres du temps de la Ligue. Elle est formée de deux vers
d'un vieux poète français (2) :

              « Suis le lion qui ne mords point,
              a Sinon quand l'ennemi me poinct. »

                                           A . PoiDEBARD.




 (1) Cabinet de M. G. Poidebard.
 (2) Clément Marot.