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lé                       LE BIBLIOGRAPHE

nages insignes, publiée seulement en 1573 à Lyon, chez
Antoine Gryphe, mais écrite par du Verdier à vingt ans.
A cause des troubles peu favorables à un autre commerce
de librairie qu'à celui des pamphlets et pièces de circons-
tance, Gryphe garda le manuscrit plusieurs années dans sa
boutique avant de l'imprimer (1). Ce livre, orné de jolis
portraits en médaillons assez bien gravés est, si on en
excepte 'quelques informations intéressantes sur les écri-
vains du xvie siècle, une simple compilation de faits qu'on
rencontre partout. Il est cependant juste de reconnaître
que, si rien n'est plus insipide aujourd'hui que cette banale
érudition, l'ouvrage devait rendre des services dans un
siècle où le commun des lecteurs n'avait sous la main que
de maigres ressources.
    A la suite des noms historiques et mythologiques, dont
la biographie ou la légende fait le fond de cette rapsodie,
 du Verdier a distribué une sorte de chronologie universelle.
Il a d'ailleurs mêlé à son livre des digressions de tout
 genre : sur la magnanimité des- femmes, la version des
 Septante, l'institution des banques, etc. On y trouve
 même des choses qu'on n'y chercherait guère : l'épître de
 Pilate à Tibère, des vers latins d'Antoine du Verdier au
 médecin François Vallériole, le devis d'un avocat et d'un
 médecin sur la dignité de leur art. Selon l'usage, hProsûpo-
 graphie est chaudement recommandée au public par les
 amis de l'auteur, qui déjà s'était fait une certaine réputa-
 tion littéraire. Pour donner une idée du goût qui régnait



   (1) Préface au « lecteur », datée de Montbrison, i« octobre 1572.
 Du même jour est datée la dédicace à M. le comte de Sartzay, capitaine
 général de la noblesse de France sujette au ban et à I'arrière-ban.




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