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.376 PROMENADES HISTORIQUES « si Gonin était mort ou non, le 10 juin 1764, on peut « répondre avec solidité à cette objection. « Que l'on examine l'acte du 10 juin 1764, M. Parisis « n'y dit pas que Gonin a payé, le 10 juin; il déclare seu- « lement que Gonin a payé 138 et il quitte de cette « somme. Ainsi le ridicule, que l'on a cherché à jeter sur « l'acte du 10 juin 1764, disparaît et la quittance subsiste « dans toute sa force (1). » Quelques semaines auparavant, ce procureur invulnérable avait écrit « que la quittance avait été passée à Jean Gonin, qu'il l'avait mise dans sespapiers et que c'était là que son héritière l'avait trouvée après son décès )>. Mais la contra- diction ne le choquait pas et il serrait de plus en plus fort le bandeau qui l'empêchait de voir, de quelle absurdité était la remise à un mort d'une dette remboursée ; l'imprudent s'était pris à son propre piège ; il expérimentait à ses dépens qu'en voulant trop prouver, on prouve contre soi. Quoi qu'il en soit de ces répliques et contre-répliques, les gens du roi et de la Cour adoptèrent les conclusions unanimes des deux parties ; par jugement du i é août, ils ordonnèrent l'examen par experts de la déclaration con- testée, dans la forme prévue par l'édit de 1684 (2). (1) Bernât à Desgranges, même communication que plus haut. (2) Sur la requête de Bertholon, avocat, assisté de Desgranges, l'aîné, procureur de .M. Pei'.lon et de Pierre Poulard, qui a dit, etc. Ouï Vitet, avocat, assisté de Bernât, procureur des appelants, qui a dit, etc. Ouï Després, procureur des mariés Chavand et Denis, qui a dit, etc. Ouï M. Jean Bernard François Cozon, conseiller avocat du roi, en ses conclusions qui a dit, etc. La cause venue à tour de rôle. IL EST DIT par jugement présidial et en dernier ressort, après que la