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LA COMPLAINTE 193 le plus souvent admirablement réussi de l'ancienne Com- plainte. Des hommes d'esprit, des lettrés en veine de gaîté et de bonne humeur, se sont parfois efforcés de marcher sur les traces des conteurs ignorants ou candides du bon vieux temps et sont arrivés non seulement à les dépasser en can- deur et en naïveté, mais encore à créer de véritables chefs- d'œuvre dans un genre d'où,— à première vue, — l a perfection semble irrémédiablement bannie. Peu de grands événements, peu de crimes ont échappé à la Complainte et, —s'il était possible d'en réunir les maté- riaux épars — ce serait un recueil singulièrement étrange que celui qui présenterait, — sous cette forme archaïque, •— l'histoire politique et l'histoire criminelle du siècle qui va finir. Sous le Directoire, la Complainte consacrée aux exploits des Chauffeurs obtint un énorme succès : Us ont commis des crimes affreux, Ils ont commis tous les délires... Prions le Dieu miséricordieux Qu'il les reçoive dans son empire ! N'oublions pas que la Complainte, —personne d'humeur accommodante, — professait en même temps que l'horreur du crime, une commisération grande pour les criminels. De nos jours, ces deux sentiments, — qui semblent s'exclure l'un l'autre, — se sont trouvés réunis à point chez )e président Grévy, que le surnom de « Père Graiias » accompagnera certainement dans l'histoire. • La Complainte de Fualdès est restée le modèle du genre, elle n'a pas moins de quarante-huit couplets et comme