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             DE LA ROYAUTÉ ET DES COMMUNES                   249

convoqués les Etats généraux où apparaît le Tiers-Etat.
Dans toutes les autres parties de l'administration, le roi
décide seul.
   A la juridiction des pairs avait succédé celles des baillis,
prévôts, sénéchaux.
   Ces baillis étaient d'abord d'assez grands possesseurs de
fiefs qui firent place à des possesseurs moins importants.
Ceux-ci, par leur ignorance, par leurs goûts de guerre et
de chasse, devenus incapables de juger, furent remplacés
par une classe d'hommes occupés uniquement à étudier les
lois et les coutumes, et qui restèrent à peu près seuls en
possession de rendre la justice.
  'Cette classe de légistes devint, sous Philippe, l'instrument
de despotisme au profit de la royauté et dirigé contre la
noblesse et le clergé. Depuis la mort de saint Louis jusqu'à
Philippe de Valois, on compte cinq grands procès criminels
qui témoignent de scissions terribles et continuelles, entre
le clergé et la noblesse, d'une part, la royauté et les légistes,
de l'autre.
   En matière d'impôts, Philippe IV taxe arbitrairement son
peuple. Ayant acheté à plusieurs suzerains le droit de battre
monnaie, il ne craint pas d'en altérer la valeur, mais il se
trouve ainsi en état de faire la loi.
   Le caractère d'un pouvoir absolu se manifeste évidem-
ment sous les successeurs de Philippe. Jusqu'à lui, en effet,
une vive résistance se déclarait sans cesse contre les usur-
pations royales et affaiblissait, partant, beaucoup le prin-
cipe monarchique. Une autre cause d'affaiblissement de ce
principe provenait de l'incertitude de la succession au trône
à la mort de Louis le Hutin et de Charles le Bel (1216 et
1228).
  Au commencement du xive siècle, la royauté chancelle,