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  MO            LES CAUSES DU SIEGE DE LYON

< qui passa sur Lyon en 1793? Il suffit de connaître com-
  ment était composée l'armée du siège. Or, on le sait par
  les qualités et les professions des 1.667 malheureux contre
  qui s'exerça la vengeance de la Convention, qui furent con-
  damnés par les Tribunaux révolutionnaires et périrent sur
  l'échafaud ou sous les mitraillades des Brotteaux. C'est bien
  le cas de dire que les chiffres ont parfois leur éloquence.
     Il n'y avait parmi eux que 94 nobles, 61 militaires de
  carrière, 103 prêtres ou religieux, 52 rentiers, 92 hommes
  de loi, magistrats, avocats, notaires et procureurs, 44 fabri-
  cants, 6 marchands de soie, 151 marchands ou négociants,
  22 médecins ou chirurgiens, 39 fonctionnaires ou employés
  d'administration.
     Tous les autres exerçaient d'humbles métiers répartis en
   124 corps d'états différents. Il s'y trouvait 130 employés ou
  commis, 69 ouvriers en soie, 183 ouvriers exerçant d'autres
  métiers manuels, 41 domestiques, 39 épiciers, 34 cafetiers
  ou cabaretiers, 40 chapeliers, 37 coiffeurs ou perruquiers,
  35 cultivateurs ou laboureurs, 12 clercs de notaires et
  d'avoués, des aubergistes, des tailleurs, des instituteurs,
  des teneurs de livres, des imprimeurs, des comédiens, des
  apprentis, etc. ? Enfin, 80 individus dont les professions ne
  sont pas indiquées sur les minutes des jugements de con-
  damnation, qui étaient assurément de condition modeste,
  car, dans le cas contraire, on n'aurait pas manqué de relever
  contre eux une qualité qui eût été par elle-même un motif
   de suspicion.
      Voilà les hommes qui furent condamnés et exécutés à
  mort pour crime de fédéralisme et pour avoir voulu restau-
  rer l'ancien régime. Il est probable que beaucoup sont morts
  sans même comprendre de quoi on les accusait.
     Leurs bourreaux les accusaient encore de s'être faits les