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                              EN 1893                       m
alliés des armées étrangères et des princes émigrés qui
menaçaient la frontière. Mais n'est-il pas évident que si les
Lyonnais avaient fait cause commune avec les ennemis du
pays, les troupes piémontaises et les princes émigrés auraient
tenté de porter secours à la ville assiégée. Lyon était le seul
point voisin de la frontière, où un soulèvement pouvait prê-
ter appui à l'invasion. Or, celle-ci ne s'est pas produite.
Pendant un siège qui dura deux mois du 7 août au 9 octobre,
les assiégés furent abandonnés à eux-mêmes. Aucune ten-
tative ne fut faite du dehors pour les secourir, si ce n'est
de la part de quelques centaines de Montbrisonnais et de
Foréziens qui vinrent, dans le courant de septembre, s'en-
fermer dans Lyon pour lutter avec ses défenseurs. C'est un
point resté obscur pour beaucoup que l'inaction de l'armée
de Condé pendant le siège de Lyon. Il est inexplicable, en
effet, si l'on croit, suivant l'opinion commune, que l'in-
surrection lyonnaise fut un soulèvement royaliste. Dans
l'autre hypothèse, qui est la vérité, il s'explique assez.
   Les amis de Châlier n'étaient pas à court de calomnies
pour exciter la Convention à le venger. Ils accusèrent les
Lyonnais d'être assez peu patriotes pour arrêter au passage
les convois d'armes, de munitions et de vivres destinés à
l'armée des Alpes, alors que ceux-ci étaient au contraire
assez généreux, pour laisser libre franchise à des munitions
qui devaient servir quelques semaines plus tard à écraser
leurs demeures, et à des vivres qui les auraient préservés
de la famine du siège. Dans le courant du mois de juin, ils
voyaient passer dans leurs villes des convois de 12.000 bou-
lets et de 143 sacs de farine (1). D'une correspondance
autographe échangée entre l'inspecteur des vivres en


  (1) Balleydier. T. II, p. 248.