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3^2 LE DERNIER DES VILLEROY d,u joug; si, plus sage que ses aïeux, ses oncles, ses .tantes et tous ceux qui l'entouraient, il sut vaillamment servir sa patrie, sagement administrer son Gouvernement et mériter les louanges que Lyon lui prodiguait. Nous ne savons si la dignité de sa vie répondait à la hauteur de son rang et de sa fortune ? Il a laissé peu de traces de son passage sur la terre et nous ne l'en blâmerions pas si la faiblesse de ses derniers.moments n'Indiquait pas un effacement dans l'édu- cation, un manque de virilité dans le caractère. Par contre, nous conseillerons à ceux qui s'élèvent au- dessus du vulgaire de prendre garde à leurs vices ou à leurs faiblesses, car d'en bas on est bien placé pour tout voir, et ce n'est ni la pourpre, ni la fortune, ni les lauriers, qui arrêteront la revanche de la postérité. C'est avec des courtisans comme lui que le malheureux roi laissait perdre notre empire des Indes, nos colonies, notre gloire. Pourvu qu'on eût la paix avec l'Angleterre et qu'on pût danser à la Cour, n'était-on pas assez heureux? Le 7 juin 1746, une ordonnance de M. le duc de Ville- roy défendit aux gens de livrée d'entrer aux spectacles sous peine de prison. Jusqu'en 1790, les affiches du Grand-. Théâtre commençaient ainsi : « Les comédiens de Monsei- gneur le duc de Villeroy donneront aujourd'hui... » Le 13 janvier 1747, en pleine enfance, il épousa Jeanne- Louise-Constance d'Aumont, d'un an plus âgée que lui. Née le r i février 173 1, elle était fille de Louis-Marie-Augus- tin, duc d'Aumont, pair de France et de Victoire-Félicité de Durfort-Duras. Pour la naissance, sinon pour la fortune, elle était digne d'entrer dans la maison des Villeroy ; mais par quelles considérations ce mariage fut-il rêvé, conduit et conclu? Il y a là un mystère que nous n'avons pu approfondir.