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346 LE DERNIER DES VILLEROY son élévation au trône archiépiscopal, n'est point apo- cryphe, ce n'est certainement pas à Camille que cet événe- ment est arrivé, comme certains recueils l'ont insinué, mais à son petit-neveu, qui en était digne à tous égards. Depuis son enfance, Camille était Lyonnais. Depuis sa jeunesse, il avait fait preuve d'énergie et de capacité. Il avait trop d'esprit pour avoir fait la citation qu'on prête à l'abbé de Villeroy. Jamais le doyen n'aurait eu l'audace de faire au Gouverneur de la province la réponse citée par les historiens. On connaît cette histoire. La voici à nouveau : « L'abbé de Villeroy, dit M. Breghot du Lut, sans se prononcer sur la personnalité de cet abbé, mais en s'ap- puyant sur les chroniqueurs qui l'avaient précédé, n'avait pu obtenir des chanoines de Lyon d'être reçu dans leur Chapitre. Le roi le fit archevêque de Lyon, et le Chapitre lui rendit les devoirs accoutumés. Villeroy voulant se pré- valoir de cet avantage, leur dit ces mots du psaume 117 : Lapis quem reprobaverunt œdificantes, hic faclus est in caput avguli. — L'un des chanoines, (Cochard dit : le Doyen,) lui répondit aussitôt par le verset suivant : « A Domino factum est istud, et est mirabile oculis noslris. » La leçon était aussi dure que méritée, mais jamais elle n'a été faite à l'illustre ami de Louis XIV. Nous la trouvons, au contraire, tout à fait applicable au prélat de Cour dont nous venons d'esquisser le portrait. LOUIS-NICOLAS, son frère, fut le troisième duc de Villeroy; il était né à Paris, le 25 décembre 1663.