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ET SA FAMILLE 205 Eut, dit-on, l'âme si ravie, Qu'il en bénit cent et cent fois Ces rejetons de tant de rois. Cette princesse ultramontaine Qui de Savoye est souveraine Et son fils qui, le lendemain, Vint en grand et superbe train Et ses filles, belles et sages, Qui des vertus sont les images, Charmèrent, dès le premier jour, Tous les importants de la Cour ; Et d'ailleurs, la Cour savoyarde, Que Dieu bénisse, sauve et garde, Admira mille et mille fois, Louis, le plus digne des rois, La reine, si bonne et si belle, Et Monsieur et Mademoiselle, Et toutes les autres beautez, Qu'on voit briller à leurs cotez Et dont la grâce est peu commune. Bref, ces deux Cours, jointes en une, Éclatoient sans doute bien fort, Et je jurerais que Francfort Devant sa pompe impériale N'eut jamais de splendeur égale ! » Et pourtant, le mariage ne se fit pas ! Le roi, la reine mère, Monsieur et Mademoiselle ne repartirent que le 13 pour Paris, accompagnés de la du- chesse de Villeroy, du marquis d'Halincourt, de Mademoi- selle de Villeroy et d'une partie des courtisans. Le duc de Villeroy, Mazarin et le reste de la Cour les suivirent, le 14, et Lyon redevint une simple ville de province, avec un gouverneur plus accrédité, plus puissant et mieux obéi que jamais. Cependant, ces fêtes, ces grandeurs n'avaient point eni-