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190 DOCUMENTS INEDITS SUR LYON EN I 7 9 2 # * « Dans le courant d'aoust 1792, le régiment de Royal- Pologne-cavalerie, en garnison à Lyon, reçut l'ordre de se transporter à Tullins en Dauphiné, petite ville à cinq lieues de Grenoble. Un officier dudit régiment, homme de nouvelle fabrique, vrai jacobin ignare et dénonciateur, ayant entendu dire à des officiers de son régiment qu'ils alloient à Tullins, et ignorant l'ordre qu'avoit reçu son chef, crut les avoir entendus comploter leur départ pour Turin, capitale du Piémont, et ne douta pas qu'ils ne fus- sent suivis par tout le régiment. Comme il étoit trop bon patriote pour déserter, et qu'il craignoit de perdre par la fuite de sa compagnie ses nouvelles épaulettes, il fit part de ses découvertes à des fabriquants de papiers peints, place de la Charité en face de la maison où il étoit logé, qui for- moit le coin du quay et où demeuroit le baron de Chaffoy, son hôte. « On assemble aussitôt les patriotes voisins tels qu'un Pelletier, fabriquant de bas, le fameux chocolatier Doret, et il fut décidé qu'on se transporterait sans perdre du temps à la municipalité Vitet, pour lui faire une dénonciation civique de la fameuse découverte de l'officier jacobin. « La municipalité qui auroit dû présumer que la ressem- blance des mots Tullins et Turin pouvoit avoir occasionné la bévue de l'officier, n'en fit rien; et s'étant hâtée de prendre les noms et l'adresse des officiers dénoncés, com- manda pour le lendemain, le régiment de Flandre-infanterie à l'aube du jour pour arrêter bravement au lit les officiers dénoncés. Ils furent traduits devant elle à cinq heures du