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l"/6 LES SALONS D ' A U T R E F O I S ne reste plus, hélas! que quelques photographies et le sou- venir du petit nombre de ceux qui l'ont vue dans toute sa splendeur. J'eus l'idée de me faire présenter par un ami qui ne les connaissait pas plus que moi. La brillante dorure de mon jeune uniforme fit disparaître cette irrégularité, qui, du reste, n'était pas très différente de la pratique ordinaire des présentations, où dans les trois facteurs, il y en a presque toujours un qui est inconnu des deux autres. La connaissance fut bientôt faite; ces dames étaient écossaise?, catholiques et légitimistes, trois qualités dont elles se vantaient hautement. Ces choses se passaient en face du grand portrait en pied du maréchal Macdonald, qui était de leur famille et dont elles portaient le nom. A la fin du bal, je les reconduisis à leur voiture et, deux jours après, j'étais invité à dîner rue de la Paix, à l'hôtel Mirabeau. Elles s'établirent ensuite dans une maison anglaise au faubourg Saint-Honoré ; une fois par semaine, il y avait un dîner de 50 à 60 personnes suivi d'une soirée; le tout, composé presque uniquement d'insulaires des deux sexes. J'y fus invité plusieurs fois, et comme je ne connaissais personne autre, toute mes attentions étaient pour miss Flora et pour miss Reginalde. J'eus l'occasion de les accompagner dans Paris, qu'elles ne connaissaient pas; la mère venait quelquefois avec nous ; le plus souvent, elle était remplacée par un jeune anglais de leurs amis, et tout se passait comme si la mère ne fût pas restée à la maison. Autre nation, autres moeurs ! Il y avait juste un siècle qu'une jeune Flora Macdonald était devenue célèbre en sauvant, au péril de ses jours, le