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II8         FOUILLES DANS LA VALLÉE DU FORMANS




      LF.TTRE DE M. GUIGUE A M. VALENTIN-SMITH


                                   Champagne (Ain), 8 mars 1868.
         MONSIEUR,

   J'ai lu et relu avec beaucoup d'attention la note de M. Arcelin sur
les fouilles de Saint-Barnard, en 1862, et je n'approuve pas le moins
du monde sa conclusion, non pas parce que je fais de la bataille des
Helvètes une affaire de clocher, mais parce que son argumentation
pèche par les prémisses.
  A mon avis aussi, M. Arcelin a eu le tort : i° de conclure sur les
échantillons qu'il a vus dans votre cabinet et qui constituent tout au
plus la 500e partie des objets recueillis ; et, 2° de ne tenir aucun compte
de l'ensemble des faits et surtout des fouilles faites de 1851 à 1865.
  D'un autre côté, je suis convaincu que M. Arcelin se trompe gran-
dement dans l'attribution qu'il fait de toutes les poteries de l'âge de la
pierre et du bronze.
   S'il est constant, en effet, que nous avons trouvé, à la Bruyère, des
objets remontant aux époques les plus reculées des âges préhistoriques
(je crois l'avoir expliqué dans mon rapport) ; il est certain aussi que
nous en avons recueilli d'autres et les 9/10" au moins de l'époque con-
temporaine et même postérieure à la conquête. — Je veux parler des
poteries noires ou grisâtres que M. Arcelin range toutes dans les âges
du bronze ou du fer préhistorique. — L'usage de ces poteries, cepen-
dant, a traversé plusieurs siècles.
   A la théorie déduite de l'étude des berges de la Saône, je suis en
mesure non seulement d'opposer des arguments, mais encore des
preuves irrécusables. La petite pièce gauloise que je vous ai remise sur
laquelle on lit n * T en caractères grecs, a été trouvée à Montmerle
avec des débris de poteries noirâtres. Dans la poype de Riottiers, où
ces débris abondent, on a recueilli des monnaies depuis Auguste jus-
qu'à Gordien. — A la Paillassière, les médailles consulaires .ont été
trouvées avec des fragments de vases en terre grisâtre. Enfin, le 24 août
1865, j'ai recueilli moi-même dans un de ces vases, que M. Arcelin