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                  BT LES MARTYRS D'AINAY                   85

  cause de son exiguïté, renfermer les quarante-sept mar-
 tyrs qui moururent, avec lui, pour leur foi. Ce qui nous
 importe aujourd'hui, c'est d'arriver aux jeux de l'arène,
qui tiennent une si grande place dans le récit de cette
 persécution.
    Après avoir été interrogés et torturés au Forum, les chré-
tiens furent divisés en deux groupes distincts. Les citoyens
romains, qui formaient le premier, attendirent en prison
que l'Empereur, consulté par le Gouverneur, eût prononcé
souverainement sur leur sort ; les autres, condamnés à
mourir sous la dent des bêtes féroces, furent réservés pour
les premiers jeux publics qui seraient donnés dans l'amphi-
théâtre. Et c'est de la mort de ces derniers, comme s'il
avait été plus vivement impressionné par la longueur de
leur supplice, que l'auteur de la lettre aux églises d'Asie
nous a laissé un récit ému, pénétrant, qui fait revivre,
comme dans un tableau vivant, le spectacle de toutes les
 tortures subies par nos martyrs.
    D'abord, par cette lettre, nous savons que les jeux de
l'amphithéâtre eurent lieu à deux époques bien distinctes.
Dans la première, qui se place au moment de la mort de
saint Pothin, dont l'église de Lyon a, jusqu'à nos jours,
célébré la fête, le 2 juin, trois martyrs seulement furent
livrés aux bêtes de l'arène. C'étaient : Sanctus, diacre de
Vienne, Maturus, simple néophyte, tous deux provinciaux,
puis une esclave, Blandine, qui avait déjà, pendant un jour
entier, au Forum, lassé la rage des bourreaux.
   Mais trois victimes seulement, en un jour, ce n'était pas
assez pour les habitués de l'amphithéâtre. Il leur fallait
encore l'un des chrétiens les plus en vue de Lugdunum,
nommé Attale, et le peuple le réclama avec insistance.
Riche et considéré, Attale de Pergame devait, sans doute,