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                              PIÈCES JUSTIFICATIVES                                      51

 à l'âge de pierre polie, et bien caractérisée par la présence des haches
polies, de gaines en cornes de cerf, de couteaux, de grattoirs, de nom-
breux éclats de silex, etc. ; sans parler de la faune qui est aussi con-
cluante. — Les poteries de cette couche sont invariablement en terre
jaune, grossière, épaisse, toute pétrie de grains de quartz, travaillée
à la main et polie. — Si, à la partie supérieure, on trouve encore quel-
ques essais d'ornementation grossière, on ne rencontre plus à la partie
inférieure que des poteries frustes, grossières, très mal cuites (1), se
désagrégeant et dont les bords, au lieu de se terminer, comme à l'âge
de bronze par une moulure en biseau ou en méplats, sont irrégulière-
ment arrondis.
   Mais leur caractère distinctif est d'être toujours, sauf le cas d'altéra-
tion, à surface polie et, par conséquent, douce au toucher, tandis que
toutes les grosses poteries faites au tour de l'époque celtique ou de
l'époque romaine sont striées et rudes. Ce qui d'ailleurs distingue le
polissage néolithique, du polissage de l'époque de bronze, c'est que le
premier offre des surfaces à larges méplats et non plus les surfaces à
stries et à petites fosses des seconds.
  Plus bas, les traces de l'âge de pierre continuent, mais deviennent
de plus en plus rares. Enfin on atteint à une profondeur de 4™50 ou
5 mètres, des couches marneuses (Dj, pétries de coquilles paludéennes,
de débris de végétaux, d'ossements de mammifères.
  Ces couches doivent leur formation à des eaux stagnantes et sont sans
doute contemporaines des lacs et des marais qui durent remplir la vallée.
  Elles paraissent se rapporter à l'époque du renne.
  En effet, M. de Ferry a ramassé devant moi sur les marnes bleues
qui affleurent en aval du port d'Ouroux un fragment de crâne humain
que le docteur Pruner-Bey rapporte à cet âge.
  Je terminerai cet exposé en renvoyant à deux notes insérées dans la
Revue du Lyonnais (septembre 1867 et janvier 1868), où j'ai cherché à



  (1) On a souvent prétendu que certains spécimens de ces poteries néolithiques étaient
simplement cuites au soleil     Leur peu de solidité a pu donner lieu à cette        opinion
manifestement fausse. De l'argile séchée au soleil se serait complètement désagrégée dans
l'humidité du sol. Mais il est vrai que la plupart des poteries néolithiques sont imparfaite-
ment cuites, et par conséquent friables. L'art de cuire les poteries est du reste ancien dans
nos contrées, puisque j'ai trouvé des poteries bien cuites dans les foyers de Solutré, de
l'âge du renne.