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DD COURS DE PHILOSOPHIE. 423 un but et ce but c'est la découverte ou la confirmation d'une vérité , d'autre part la croyance ne peut atteindre tout le degré de force et de fermeté dont elle est susceptible qu'après avoir été éprouvée et confirmée par l'examen. Comment ar- river a ce roc inébranlable sur lequel doit reposer la croyance, ^si d'abord l'examen n'a pas rejeté de côté le sable et l'argile? Plus l'examen a été sévère et profond et plusse tient ferme dans l'intelligence humaine la vérité à laquelle il conduit. Donc la philosophie en môme temps qu'elle satisfait au besoin d'examiner satisfait aussi nécessairement en une certaine me- sure au besoin de croire. A moins qu'on ne préteude que la croyance aveugle l'emporte sur la croyance éclairée et pos- sède seule la vertu d'apaiser les inquiétudes de l'intelligence humaine ! Parmi tous les systèmes de philosophie, il en est un , il est vrai, le scepticisme, duquel on peut dire avec jus- tesse qu'il ne répond qu'au besoin d'examiner et néglige ou même met en souffrance le besoin de croire. Mais nous n'avons pas à nous occuper ici du scepticisme, puisque le scepticisme est la négation même de toute philosophie. Toute la question est celle-ci : la philosophie donne-t-elle ou ne donne-t-elle pas des réponses à ces questions que l'humanité tout entière se pose? La philosophie peut-elle ou ne peut-elle pas établir, d'une manière a la fois solide et claire, l'existence d'une ame spirituelle, l'existence d'un Dieu souverainement parfait, la providence, les rapports de Dieu avec l'homme et le monde, et de la condition de l'homme en celle vie comparée avec la bonté souveraine de Dieu et l'aspiration infinie de ses facultés et de ses tendances naturelles déduire logiquement son immortalité? Depuis cinq années je n'aurais rien fait si je ne vous avais convaincu que la raison possède ce pouvoir. Nul ne peut en douter s'il n'est sceptique ou du moins s'il n'affecte le scepticisme. Or, si la philosophie donne des solutions rationnelles à ces grands