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                    DES CHEMINS DE FER.                    307

fluence l'utilisation de celte faculté exercerait sur les finan-
ces publiques.
   Pour établir cette appréciation, il fout d'abord chercher
à connaître l'époque à laquelle il est probable que le rachat
des chemins pourrait devenir nécessaire aux intérêts géné-
raux du pays.
   Il ne paraît pas présumable que les motifs capables de
déterminer l'État à user de la faculté du rachat se manifes-
tent dans les trente premières années de l'exploitation. Les
sciences progressent incessamment, mais avec lenteur. Il est
rare que leurs découvertes soient immédiatement adoptées et
mises en pratique ; un temps considérable s'écoule pres-
que toujours en hésitations et en tâtonnements avant que
l'application des inventions nouvelles soit vulgarisée. Puis
encore, la circulation n'acquerra pas de prime abord les dé-
veloppements auxquels plus tard elle sera appelée. Ces dé-
veloppements, peu prononcés dans le principe, s'accroîtront à
mesure que la population appréciera les facilités que les che-
mins de fer offrent aux voyages, à mesure surtout que les
chemins de fer se multiplieront sur la surface du pays. Il est
donc probable que vingt-cinq ou trente années s'écouleront
avant que des perfectionnements notables, ou un énorme déve-
loppement de circulation, produisent des résultats tels que le
rachat des chemins de fer par l'Étal devienne une question
d'utilité publique. Afin de simplifier les faits, nous ferons
coïncider l'époque à laquelle aurait lieu le rachat avec celle
 à laquelle aurait fini la concession accordée selon le système
de 1842. Pour éviter tout reproche d'exagération à nos
 calculs, nous supposerons que cette mesure serait déterminée
 par des considérations tout à fait étrangères à l'accroisse-
 ment des produits nels donnés par les chemins.
  Dans cet hypothèse, au moment du rachat, les chemins
rendraient seulement, comme au début de leur exploitation,