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DES EAUX D'ÉCULLY ET DES EAUX DE ROYES. 161 en putréfaction des égoûts des rues et les matières des fosses d'ai- sance du faubourg de Bresse qui ont presque toutes leurs débou- chés dans la rivière (1). L'eau du Rhône a, d'ailleurs, de nom- breux désavantages; selon les saisons, elle varie en température et ne contient pas toujours la même proportion en acide carbonique. On aurait beau la filtrer, on ne lui enlèverait pas le goût qu'y lais- sent les immondices en dissolution, ni la propriété nuisible de pro- duire le goître(2), ainsi que toutes les eaux provenant de la fonte des neiges. C'est cette eau pourtant, dont les Romains qui appréciaient le plus l'influence des eaux sur la santé ne voulaient pas même pour leurs bains, c'est cette eau qui sert aux besoins journaliers d'une par- tie de laville, tandis que de tous côtés des sources saines et abondan- tes pourraient venir alimenter ces nombreuses fontaines qu'on nous promet depuis si longtemps, l'administration, au lieu d'adopter une si utile mesure, se laisse souvent dépasser par des intérêts particuliers; le temps s'écoule sans amener aucune décision. On a bien examimé les eaux des sources do Royes et de Neufville, mais, depuis dix ans que cette analyse a eu lieu, les choses sont dans le même état. Ne serait-il pas temps que nos édiles se décidassent à prendre l'initiative pour trouver les moyens de nous fournir de l'eau en quan- tité suffisante pour les besoins généraux ? si l'on songe qu'il est des quartiers, le coteau de Fourvière, où de nombreux habitants peu- vent à peine obtenir à force de bras quelques litres d'eau de quatre ou cinq puits dont plusieurs ont plus de 30 mètres de profondeur, on s'étonnera moins des miasmes infectes et putrides qu'exhalent les maisons et les rues, et de l'apparence maladive de leurs ha- bitants. Nous avons déjà cité M. Alex. Flachéron qui, dans son Mémoire sur les Aqueducs, indiquait un moyen peu dispendieux d'amener à Lyon des eaux saines et abondantes, en restaurant l'ancien aqueduc (i) Voir le Mémoire d'Alexandre Flachéron. (2) On remarque déjà dans le quartier des Capucins que cette difformité prend de l'extention, surtout chez les femmes, depuis que l'on y fait usage de l'eau du Rhône. 11