Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
      SUR LA LITTÉRATURE ITALIENNE ET ESPAGNOLE.            443

rira pas, c'est que vingt-cinq siècles d'héroïsme, de génie,
de luttes, de sacrifices, présagent un triomphant retour vers
une libre et glorieuse existence. Italie et Espagne , nobles
sœurs, parées des plus beaux dons de la nature, resplendis-
santes des merveilles de l'art, et cependant humiliées, gémis-
santes I Qui leur doit plus de sympathie que la France , née A
comme elles au souffle du midi, bercée des mêmes souvenirs,
consacrée au même culte, la France heureuse et libre sous des
institutions dont le premier modèle se trouve dans l'ancienne
Rome, mais qui a su asseoir son bonheur sur l'infaillible base
de l'unité ! La France leur doit protection et secours, non
pour exciter des guerres sanglantes, des résistances inutiles et
funestes, mais pour nourrir en elles celte religieuse confiance,
ce pur et saint patriotisme qui assurent la vie des nations. La
France doit applaudir à tout ce que l'Italie, à tout ce que le ^
Portugal et l'Espagne font de sage et de grand pour fonder
leur avenir ; elle doit leur tendre une main amie, aider au dé-
veloppement de leurs ressources, de leurs arts, de leur in-
dustrie, à l'affermissement de leur crédit, à la reconnaissance
de leurs droits.Elledoitêtreleurprolectriceassidue,généreuse,
désintéressée ; et l'amour des braves descendants des Scipions,
des Viriates, des Pelages, et leur prospérité future, la récom-
penseront d'une assistance qui n'est qu'une justice et un
devoir.
    Quant à nous, dans une sphère plus modeste, limitée à la
littérature, à l'expression écrite , traditionnelle de la pensée
de ces nobles nations, sur quelle époque fixerons-nous les yeux
si ce n'est sur celle de leur gloire? Où chercherons-nous le sujet
de nos études, si ce n'est dans ces brillants chefs-d'œuvre !
dont s'honorent et s'honoreront toujours les littératures ita- »
lienne et espagnole? Loin de nous attacher avec une insis-
tance, malheureusement trop commune de nos jours , à leurs
phases d'abaissement et de ténèbres, à leur affligeante dé-