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248                           HISTOIRE
 « Par les forces de la connaissance, de la volonié et de l'application
sans cesse dirigées vers les choses du ciel, le sentiment moral
acquiert parfois une subtilité, un développement et une pureté qui
peuvent lui donner une apparence étroite et minutieuse aux yeux
de nous autres, qui sommes entièrement livrés aux affaires du monde.
Tel était par exemple ce Religieux qui, dans un âge très avancé, se
rappelait avec une douleur profonde et un sincère repentir d'avoir,
dans sa jeunesse, détruit un nid d'oiseaux avec les petits. Qui sait si
ces mêmes gens qui sourient à ce trail, ne l'admireraient pas si ou
le leur raconlait d'un stoïcien de l'antiquité. »
   Oui, l'homme moral grandit et se purifie dans la solitude. Ce
mot de saint Jérôme est bien profond: « On ne naît pas chrétien,
ou le devient. » Or, pour le devenir, il faut d'une manière ou de
l'autre briser avec les joies du monde, et s'élever par la prière et
par la pénitence. Joseph de Maislre a dit: « On demande quelque
fois à quoi servent ces austérités terribles, pratiquées par certains
ordres religieux, et qui sont aussi des dévouements : autant vaudrait
précisément demander à quoi sert tout le christianisme, puisqu'il
repose tout entier sur ce même dogme, agrandi de l'innocence
payant pour le crime. »
   Saint Jérôme était uni d'étroite amilié avec le jeune prêlre Népo
lianus et avec son oncle l'évêque Héliodore ; il était beau de voir
quelle harmonie touchante existait ainsi entre le pontife, le prêlre
et le moine, ces (rois aînés des enfants de Dieu. Le moine consentit à
éclairer de ses conseils Népotianus.et nous aimons à remarquer corn
ment, dès cette époque déjà, l'on comprenait les règles de la con-
duite du prêlre.
   Jérôme enseignait doue qu'il ne faut pas regarder le sacerdoce
comme une charge profane et chercher les gains du siècle dans la
milice chrétienne. Le prêtre doit porter sa sollicitude vers l'ordre
dans le sanctuaire et dans les cérémonies. Que sa modeste table soit
connue des indigents, des pèlerins et du Christ, leur convive. Qu'il
aime le silence, le calme et la retraite. Les pieds des femmes ne fou-
leront jamais ou (lu moins ne fouleront que rarement le seuil de
l'humble demeure du simple prêlre. Toutes les jeunes filles ou toutes
les vierges du Christ lui seront également inconnues ou également