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81 Nous avouons que ce défaut de méthode tenait en quelque sorte au caractère du livre ; un tableau synoptique n'est point une dissertation; mais alors des subdivisions, des notes de- vaient rendre compte de l'irrégularité de la marche de la tran- sition -, alors surtout les dates devaient se succéder suivant leur ordre naturel, et non pas se croiser d'une manière qui sent la négligence. Le lecteur ne serait pas exposé a croire homogènes tous les monuments renfermés sous la rubrique du XIIe siècle; dans tous les cas, nous sentons médiocrement la nécessité d'une classification par siècles, les arts n'atten- dant guères , pour se modifier, la célébration des jubilés centenaires. Nous lisons dans la première colonne, page 22 : « La so- ciété féodale se perfectionne par la création d'un centre d'uni- t é , par l'établissement de la royauté. » Nous avouons que ces trois lignes sont inintelligibles pour nous. Quoi ! l'établisse- ment de la royauté est une perfection, et cette perfection date du XI1> siècle ? M. Dussieux , dans la même page et à la môme colonne, attribue aux croisades les premiers germes de la civilisation en France. Celle assertion nous semble au moins exagérée. Nous ne pensons pas non plus que l'art roman ait élé modi- fié par le développement de la civilisation et de l'art arabes. Nous croyons encore moins que cet art nouveau, nommé gothique, soit une importation orientale. On répète souvent que l'ogive est une imitation du Saint-Sépulcre , bâti au mi- lieu du XIe siècle ; il faudrait d'abord être bien sûr de l'état du Saint-Sépulcre à la prise de Jérusalem, et des caractères généraux de l'art arabe à cette époque. Il faudrait, avant tout, avoir la certitude que notre occident n'a pas connu l'ogive avant 1100. Nous pourrions facilement prouver, au contraire, que l'ogive est occidentale. Nous ne ferons pas l'honneur aux monuments pélasgiens , aux constructions cy- clopéennes de Tyrinthe et de Cassiopée, de les regarder comme régulièrement ogiviques. Les assises de pierre y sont 6