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a saisi une ligne, une pensée, un mot dans les événements et
dans la vie de chaque jour. Le germe était dans tous les esprits,
il n'attendait qu'un souille fécond pour se développer.
   Pour donner une idée plus précise du cours de M. Quinet , ^
essayons de résumer par ordre ses premières leçons : résumé
ingrat, aride, dont tout le mérite sera de révéler la pensée
nue , l'enchaînement des idées, la méthode du professeur, sans
rien de ces magnifiques développements, de celte haute poé-
sie, de cet vigueur de ton qui animent et colorent ses leçons.

  Commençons par le discours d'ouverture.
   Dans ce discours M. Quinet a débuté par rendre hommage à
l'instituliondeschaires de littérature étrangère : institution émi-
nemment libérale dont le but moral est de révéler les nations
les unes aux autres dans ce qu'elles ont de plus intime ; de
renverser les dernières barrières qu'ont élevées entre elles les
préjugés, l'esprit de district, l'infatuation de la localité; et de
constituer, dans la vraie acception du mot, la fraternité des
peuples modernes.
   Une telle chaire à Lyon est-elle à sa place ? — Oui. — Lyon
est et fut toujours animé d'un double génie, celui de l'industrie
et celui de la spiritualité ; génies hautement personnifiés
tous deux , l'un dans Jacquard, l'autre dans Ballanche. Lyon
assimile dans sa vie propre deux éléments, uns dans leur
principe, uns dans leur but ultérieur : les arts industriels elles
arts libéraux. Ces deux familles d'art naturellement unies par
un étroit lien de parenté , marchent en se tenant par la main.
— Pourquoi les modernes dans leurs théories maladroites, les
ont-ils séparées? Que les anciens furent plus sages! Pour eux lo
dieu du commerce était le dieu des arts, et sa première indus-
trie fut d'inventer la lyre. Au fait, n'est-ce pas le même esprit
qui tâtonne dans les mille sentiers de l'analyse et de la combi-
 naison, et qui s'élance et plane dans les régions de l'idéal F
 Dans quelque sphère que l'homme s'agite, n'aspire-t-il pas
toujours par delà cette sphère, à la même fin ; au repos et