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aux cheveux me retint l'audacieux blasphème.
Rome aussi s'écroula, la ville des géants :
malheur ! je me jetai sous ses débris croulants ;
sa ruine ébranla tous les peuples du monde
je ne fus pas brisé dans sa chute profonde.
Je vis des nations surgir et n'être plus ;
seul je ne mourus pas.... moi seul je survécus !!
Du plus haut des sommets que ceignent les nuages
je plongeai dans la mer; pourtant sur ses rivages
la vague en tournoyant me rejeta.... Malheur !
Et l'existence encor me transperça le cœur
de ses traits dévorants. Puis je vis de sa cime
l'Etna sous mes regards ouvrir son vaste abîme.
Vertige !!... avec fureur dans le gouffre profond
je m'élançai.... Durant dix lunes, dans le fond ,
retentit la terreur de ma voix douloureuse,
agitant du volcan la gueule sulfureuse.
Ah ! dix lunes durant !... et l'Etna furieux
de signes menaçants rougit au loin les cieux ;
puis, dans ses profondeurs il rugit et fermente,
bouillonne, et me vomit dans sa lave brûlante,
m'agitant dans la cendre.... et toujours respirant !
Une forêt s'embrase ; aussitôt en courant,
la flamme m'environne, et de la chevelure
des arbresflamboyantss'échappent.... ô torture !
des traits brûlants sur moi : tout est feu sur mes pas
et le feu m'enlaçantne me consume pas,
et la main du bourreau sur moi se paralyse ;
du tigre en vain la dent sur mes membres s'aiguise ;