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 les difficultés d'une éducation ordinaire., n'est-ce pas là, nous le
demandons, supposer des circonstances dont la réunion est,
sinon impossible, du moins trop rare pour qu'un traité, com-
posé sur de telles bases, puisse jamais devenir d'une utilité à
peu près générale ?
    Cette part faite à nos idées particulières, nous dirons que
ce livre est remarquable sous plus d'un rapport : guide utile
de la classe privilégiée pour laquelle il semble plus spéciale-
ment écrit, il renferme aussi des conseils à la portée de toutes
les mères de famille, quelle que soit, d'ailleurs, leur position
dans le monde ; et il n'est pas une d'entre elles qui n'y puisse
trouver, au besoin, des leçons profitables à ses enfants et à
elle-même.
   Hygiène des femmes enceintes, allaitement maternel ou
choix d'une nourrice, soins que réclame la première enfance,
maladies de cet âge, toutes ces questions de si haute impor-
tance, mais à peine effleurés dans la plupart des ouvrages d'é-
ducation, sont traitées, dans celui-ci, avec une supériorité qui
ne fait pas moins d'honneur au médecin qu'au moraliste.
   Quant à l'éducation morale et intellectuelle, quelques lignes,
extraites du livre même, permettront d'apprécier la sagesse
des principes qui doivent la régler, suivant l'auteur. « Pour
« diriger avec succès l'esprit des enfants, il faut saisir leur
« naturel, c'est-à-dire les propensions de leur caractère, afin
« de cultiver le bon aux dépens du mauvais. L'essentiel, dit
« M. de Ségur, est de donner à l'ame un bon pli, et de faire
« ensorte que, pour elle, le mal soit un accident et le bien une
« habitude. Mais, pour cela, il ne faut pas que les pères et
« les mères s'érigent en instituteurs : c'est moins avec des
« sermons qu'avec des exemples qu'on fait l'éducation. Le
« point fondamental est d'habituer les enfants à supporter
« avec résignation le joug de la nécessité, que nous imposent,
« d'un côté les choses, et, de l'autre, la raison de la société
« qui, sous le nom de loi, attache les hommes au bien. N'est-
« ce pas, en effet, la sagesse qui dicte les lois ? Heureux les