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226 les difficultés d'une éducation ordinaire., n'est-ce pas là , nous le demandons, supposer des circonstances dont la réunion est, sinon impossible, du moins trop rare pour qu'un traité, com- posé sur de telles bases, puisse jamais devenir d'une utilité à peu près générale ? Cette part faite à nos idées particulières, nous dirons que ce livre est remarquable sous plus d'un rapport : guide utile de la classe privilégiée pour laquelle il semble plus spéciale- ment écrit, il renferme aussi des conseils à la portée de toutes les mères de famille, quelle que soit, d'ailleurs, leur position dans le monde ; et il n'est pas une d'entre elles qui n'y puisse trouver, au besoin, des leçons profitables à ses enfants et à elle-même. Hygiène des femmes enceintes, allaitement maternel ou choix d'une nourrice, soins que réclame la première enfance, maladies de cet âge, toutes ces questions de si haute impor- tance, mais à peine effleurés dans la plupart des ouvrages d'é- ducation, sont traitées, dans celui-ci, avec une supériorité qui ne fait pas moins d'honneur au médecin qu'au moraliste. Quant à l'éducation morale et intellectuelle, quelques lignes, extraites du livre même, permettront d'apprécier la sagesse des principes qui doivent la régler, suivant l'auteur. « Pour « diriger avec succès l'esprit des enfants, il faut saisir leur « naturel, c'est-à -dire les propensions de leur caractère, afin « de cultiver le bon aux dépens du mauvais. L'essentiel, dit « M. de Ségur, est de donner à l'ame un bon pli, et de faire « ensorte que, pour elle, le mal soit un accident et le bien une « habitude. Mais, pour cela, il ne faut pas que les pères et « les mères s'érigent en instituteurs : c'est moins avec des « sermons qu'avec des exemples qu'on fait l'éducation. Le « point fondamental est d'habituer les enfants à supporter « avec résignation le joug de la nécessité, que nous imposent, « d'un côté les choses, et, de l'autre, la raison de la société « qui, sous le nom de loi, attache les hommes au bien. N'est- « ce pas, en effet, la sagesse qui dicte les lois ? Heureux les