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blance l'opinion contraire , et supposer que ces deux dénominations
désignaient deux professions tout-à-fait distinctes, ou tout au moins
que les obstelrices avaient des attributions plus étendues que celles de
BOS sages-femmes; qu'elles étaient les ministres du dieu d'Epidaure
aussi bien que de Junon-Lucine ; en un mot, que, chez les Romains,
des femmes exerçant, en tout ou en partie, l'art de guérir, avaient un
droit réel à la qualification de medicœ, prise dans l'acception qu'elle
présente naturellement par sa dérivation du terme masculin auquel
elle paraît correspondre.
   Cette opinion me semble pouvoir se déduire, avec une sorte de
certitude , d'une autre inscription que je n'ai point encore rap-
portée , et que je trouve dans le recueil de Gruter (1). La voici :

                              D.           M.
                         1 V L I A E.       QVI
                             N T I A N AE
                       C L I N I C E.           FIL.
                            K AR I S S IM
                                MATER
                            P O S V I T.        ET
                             S I      BI
   Le nom grec de CLINIQUE, donné par les modernes à cette branche
de la médecine qui s'exerce auprès du lit des malades, n'est point
une expression que nous ayons détournée , comme tant d'autres, de
son acception primitive, en la plaçant dans notre vocabulaire scienti-
fique. Nous la trouvons employée ainsi, de même que son dérivé cli-
nicus, par plusieurs écrivains de Rome (2). Pline a dit : Medicinam

    (1) Inscript, antiq., p. DCXXXVI, 5.
   (2) Le terme clinicas a cependant deux autres acceptions dans l'antiquité
ecclésiastique. Saint Cyprien nous apprend {Epist. LXXVI. Op. pp. 15(5-158.)
qu'on le donnait aux malades qui recevaient le baptême au lit. Saint Jérôme
l'applique aussi [Epist. LXXXVI. Op. t. IV, col. 671.) aux malades que sou-
 ageait la charité de sainte Paule.