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Vous chassez de son cœur les fanges entassées,
Sous les pieds remuants des coupables pensées ;
Puis, comme le soleil sur une terre en pleurs
Raffermit les chemins et relève les fleurs,
Un doux regard de Dieu, suivant l'ombre et la pluie,
Se répand sur l'esprit, le réchauffe et l'essuie !




|||HJIANS l'urne aux blancs contours que de fleurs ont pleuré
Pour l'emplir jusqu'au bord d'un encens épuré !
Ohî que tout soit pour lui, donnez, ô Magdeleine,
Versez, sur ses pieds nus, votre ame humide et pleine,
Versez le fond du vase et les parfums cachés,
Les regrets, les espoirs, tout, jusqu'à vos péchés !
Versez les chastes jours et les nuits profanées,
Et l'asphodèle vierge et les roses fanées ;
Versez votre douleur, versez votre beauté.
Tout en vous est parfum, et tout sera compté !
Brisez au pied du Christ ce cœur doux et fragile ;
Ce que la loi rejette est pris par l'Evangile ;
Des épis oubliés sa moisson s'enrichit ;
A lui tout ce qui pleure, et tout ce qui fléchit;
A lui la pénitente obscure et méprisée;
A lui le nid sans mère, et la branche brisée;
A lui tout ce qui vit sans filer ni semer;
A lui le lys des champs qui ne sait qu'embaumer,
L'oiseau qui vole au ciel, insoucieux, et chante ;
A lui la beauté frêle, et l'enfance touchante,