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74 DE L'ART CONSIDÉRÉ COMME SYMBOLE DE L'ÉTAT SOCIAL, par Louis DUSSIEBX, in-8°. — 1838. ENCORE QUELQUES MOTS SUR LES MÉMOIRES D'UN TOURISTE, par FKÉDÉRIC STENDHAL. I. Les arts se popularisent en France. Nos pères regardaient comme une supertluité l'étude de la musique et de la pein- ture ; celle de l'architecture et de la sculpture leur paraissait, à plus forte raison, complètement inutile pour les personnes qui ne devaient pas en faire un moyen d'existence. Après avoir partagé pendant nos premières années l'opinion de nos aïeux, et considéré la culture des arts plutôt comme une affaire de caprice et de délassement, que comme une chose sérieuse, nous sommes arrivés peu à peu à penser que les arts pourraient bien avoir en eux-mêmes un charme capable d'intéresser et d'activer l'imagination. Au mépris que nous avions v o u é , sur la parole de nos p è r e s , à tout ce qui avait été l'œuvre du génie des artistes français , pendant les dix siècles qui précédèrent Louis XIV, succéda une admira- tion sans bornes ; et un mépris non moins profond abaissa ce que nous avions exalté auparavant. La réaction fut vio- lente , comme elle l'est toujours dans les choses d'intérêt secondaire. On ne jura que par le classique et le romantique ; on se battit pour les écoles française , italique et byzantine ; le rococo et la renaissance eurent leurs adorateurs et leurs martyrs. On se lança d'abord des myriades d'épigrammes ; les gros mots même ne furent point épargnés ; mais enfin, les deux partis', voyant qu'ils ne convertissaient nullement leurs adversaires, eurent le bon esprit d e tourner vers un but sérieux et utile leurs goûts artistiques et l'enthousiasme de leur imagination. De là , bon nombre de livres plu& ou moins substantiels, élaborés dans des vues contradic- toires avec plus ou moins de critique et de bon goût. Quel-