Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                   80
contre à N a r b o n n e , la maison du banc des juges et plu-
sieurs autres précieuses constructions dans Arles , la presque
totalité des habitations de Saint-Guilhem-du-désert ; et sur-
tout la belle maison canoniale qui avoisine la façade de Saint-
Gilles.
   C'est en lisant les tableaux du XI e et du XII 0 siècle, que
l'on remarque principalement ce défaut de méthode que nous
avons signalé plus haut. C'est là surtout que M. Dussieux s'est
nui en s'assujétissanl à l'ordre des siècles , au lieu de cher-
cher à développer les styles phase par phase. Encore ses
dates sont-elles quelquefois interverties d'une manière fâ-
cheuse. Notre jeune auteur n'ignore pas , il vient de l'obser-
ver lui-même , que la marche de l'architecture né fut point
simultanément identique dans le Nord et dans le Midi de la
France. L'église et le cloître de Saint-Trophime d'Arles, un
des principaux types du style roman en France n'étaient pas
au dessus du s o l , quand déjà l'architecte de Notre-Dame de
Paris couvrait ce sanctuaire d'ogives élancées. L'on cons-
truisait encore en Languedoc des édifices entiers dans le style
bysantin , lorsque Rheims et Amiens avaient achevé de fixer
les règles du genre ogivique vers le milieu du XIII e siècle.
 C'est ce que M. Dussieux aurait pu faire sentir par des subdi-
visions. Sa nomenclature des monuments du XII e siècle nous
présente d'abord la cathédrale de T o u l , plus loin Saint-Jean
de L y o n , le tombeau d'Héloïse, le chœur de Notre-Dame de
Paris , monuments essentiellement ogiviques ; puis elle est
terminée par les façades de Saint-Giles et de Sain t - T r o p h y m e ,
chefs-d'œuvres typiques du slyte bysantin. Il y a là un ac-
couplement de choses disparates qui choque et qui blesse.
Bien que les premières racines du genre ogivique se prolon-
gent jusque dans le XII e siècle, il est certain que le XIII e
seulement l'a perfectionné, et nous pensons que l'on peut
regarder le XII e comme celui du développement de l'orne-
 mentation bysantine, ornementation que l'ogive elle-même
 conserva long-temps, après s'être constituée à l'état de style.