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71 est de Fort mauvais goût et nous doutons profondément de son authenticité. C'est une calomnie contre le caractère du peuple, à Lyon. L'hôtel de Jouvence est une inadvertance qui peut donner la mesure de l'exactitude que le touriste apporte dans ses observations. Du reste nous le félicitons d'avoir trouvé l'hôtel de Provence^ mais le séjour qu'il y a fait n'a point encore donné de fraîcheur à son style et n'a guère rajeuni ses idées. Voici qui est d'une fatuité rare : Il est impossible qu'une ville de 166 mille âmes, comme Lyon, ne renferme pas plusieurs hommes d'un vrai mérite, mais je ne les ai jamais rencontrés. Je suis venu cinq ou six fois à Lyon, toujours en malle poste ; « ( Merci ! cela nous fait un plaisir infini,) « j'étais excessivement occupé d'af- faires, » (charmant pléonasme!) «je n'avais pas même le temps de monter au Musée de la place des Terreaux. » Et voilà justement comme on écrit l'histoire. « M. W*¥, assez nigaud, disait hier, en ma présence : vous savez qu'à Paris je ne vais point à pied; eh bien! à Lyon je n'oserais pas me montrer dans ma voilure. À-t-il peur ? » Mais vraiment tout ceci est inconcevable; et que prouve donc cette bêtise de M. N***. Ce touriste nous prend aussi pour des nigauds. « En général les Lyonnais ont de grands traits assez nobles, Un Lyonnais qui s'est retiré du commerce avec six mille li- vres de rente, affecte, en marchant, des mouvements majes- tueux ; il porte sa tête avec respect, » (Quel français, bon Dieu !) « et jette le regard d'une certaine façon noble , » (ces deux mots soulignés ; il y a là une intention de finesse qui nous échappe.) « je reconnais les portraits du temps de Louis XV. » ( encore Louis XV!) « Avec tout cela » (avec quoi ?) « la physionomie » (la pysionomie de quoi ?) « est celle d'un homme qui est de mauvaise humeur le soir parce qu'il a manqué de gagner douze sous le matin. Je rencontre quelque- fois des figures de ce genre, dans la rue, à Paris ; je gagerais