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être gagnaient à la synagogue les esclaves élevés dans les pri-
vations , et la religion du Christ se sentait débordée par
les sectateurs de Moïse.
   Le clergé de France crut devoir s'opposer à cet envahis-
sement. Agobard s'adjoignit d'autres prélats , et sa lettre fut
accompagnée d'un Mémoire, dans lequel Bernard, arche-
vêque d e v i e n n e , et Eaor ou Eaof, que l'on croit être le
même que Favor ou F o v a , évèque de Chalon-sur-Saône, cor-
roboraient les sentiments d'Agobard par la longue énumé-
ration des doctrines constantes des pères de l'Eglise. Baluze
pense que ces trois prélats écrivirent à Louis-le-Débonnaire
ensuite d'un concile tenu à Lyon, l'an 8 2 9 , au nom de tous
les évêques qui s'étaient trouvés à cette assemblée.
     Ce Mémoire est écrit contre les superstitions des Juifs ; je
n'en dirai que peu de chose. Il y est écrit que, selon le Tal-
m u d , D i e u est corporel, notre corps est fait à son i m a g e ,
seulement l'Eternel a les doigts raides et inflexibles , parce
qu'il n'agit pas de la main; il a pensé des pensées vaines et
superflues qui se sont changées en démons; que Dieu a sept
trompettes, dont l'une a mille coudées ; qu'il y a eu plusieurs
t e r r e s , plusieurs enfers et plusieurs cieux, l'un d'eux se
nomme Araboth , l'Eternel y fait sa résidence sur un trône ;
l'autre se nomme Racha, et le troisième Firmament. Celui-
ci soutient les meules nécessaires pour préparer la manne
des anges; que les lettres de l'alphabet sont éternelles, et
les lois de Moïse écrites avant la création du monde ; que le
bétail chrétien devait être regardé comme idolâtre, puisqu'il
invoquait les saints. Au milieu des nombreuses fables répan-
dues parmi les Juifs sur l'existence et la mission du Christ,
je cite celle-ci : Tibère condamna Jésus à une prison perpé-
tuelle , parce qu'il avait menti en lui prédisant que sa fille
qui était vierge accoucherait, tandis qu'elle ne mit au monde
qu'une pierre ; et comme il devenait évident que Jésus était
magicien , on le condamna aux fourches ; puis on lui cassa
la tête avec une pierre. Alors ses ennemis le confièrent à la