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 XIII siècle, et qui est connu par de belles Poésies spiri-
 tuelles. Maintenant son hymne latine peut-elle se traduire en
 français? Non, certainement. La prose, mieux que les vers,
 en donnerait une idée, mais une idée affaiblie. Que l'on
juge de ce qui doit arriver avec les exigences de noire alexan-
drin !
   M. L. Curez nous semble donc s'être mépris sur ce qu'il a
voulu faire. Du reste, sa strophe marche régulière et classique,
mais tout-à-fait oublieuse du sens de l'original, si bien que
cette traduction est à peine une paraphrase. On en pourra
juger par la première strophe. Voici d'abord le latin :
                Stabat mater dolorosa
                Juxta crucemlacrymosa,
                Dum pendebat filius.

  Ce que l'on peut ainsi traduire :
           « Debout, le cœur brisé de douleur,
         « La mère du Christ pleurait au pied de la croix,
         « A laquelle son fils était suspendu. »

   Ce mot de Stabat fait image, et ce pendebat est le précur-
seur du divin pendu de Bossuet. M. Léopold Curez , lui, met
à genoux celle que le poète italien nous montre debout sous
la croix. C'est un grand contre-sens :
    Au pied de la croix sainte ou ruisselaient ses larmes;
    Elle était à genoux, la mère aux sept douleurs,
    Et nulle voix d'en haut pour calmer ses alarmes ;
    Nulle main d'ici-bas pour essuyer ses pleurs !

  Tout le reste ressemble à cette strophe.