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J'entre sans défiance , et je trouve un quadrille
D'amateurs forcenés qui, raclant au hasard,
Pour sa fête, je crois , lui servaient du Mozart.
Un ami de vingt ans me faire un tour semblable !
Ne pas me prévenir ! Mais c'est donc une fable
Que l'amitié !... les droits de l'hospitalité
Sont donc mis à néant dans ce siècle éhonté !
Par moi, pour fuir plus vîle, une porte est brisée ,
Je me serais plutôt jeté par la croisée.

Un omnibus passant, je m'y loge. —Mais bon!
Le conducteur soufflait dans un méchant clairon
A briser le limpan. — Que le diable t'emporte ,
Phaéton musical ; mais j'arrive à ma porte.

Sur le seuil, mon portier, un peu pris de boisson ,
Pour me narguer aussi, fredonne une chanson.
Qu'importe au malheureux noyé dans la tempête
Une goutte de plus ou de moins sur la tête!..
De pitié je souris , et rentre en mon garni.

 M'y voilà, m'écriai-je; ah ! du moins c'est fini
Jusqu'à demain. Musique , à me nuire obstinée,
J e puis braver ici ta poursuite acharnée.
 — Ecoutez bien les vœux que forme mon courroux,
 Croque-notes maudits. —Anathème sur vous!
Qu'un lutin malfaisant, ô fabricants de croches,
 Vous serve du pain noir en guise de brioches,
 •Qu'il graisse vos archets, vous donne le la feux,