Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               277
garde d'un Juif qui l'enterra près d'un courant d'eau : le tor-
rent grossit pendant la n u i t , et emporta le corps mort. Mal-
gré les recherches faites pendant un a n , le cadavre ne fut
point retrouvé , et Pilale, convaincu de sa résurrection, près
crivit à tous les Juifs de l'adorer, sous peine de damnation.
   L'apôtre Pierre tire son nom de son caractère dur et de sa
nature hébétée.
   Les prélats rapportent encore que les Juifs ont établi p a r m i
eux des commissaires chargés de décider si les jeunes filles
israélites parvenues à l'âge de puberté sont pures ou im-
pures ; celte vérification, disent-ils, se fait à l'aide du doigt
et en goûtant le sang ; enfin ils terminent par déclarer que
les enfants de Juda se rendent coupables de telles monstruo-
sités, que leur plume se refuse à les reproduire; que dès lors
une nécessité urgente existe d'empêcher toute communica-
tion entre les chrétiens et les Juifs. L'opinion du Mémoire
s'appuie sur les décisions des conciles, la parole écrite des
apôtres et l'édit de Childebert, qui défendait aux Israélites
de se promener dans les places publiques depuis le Jeudi-
Saint jusqu'à Pâques.
    Les griefs mentionnés dans cette requête me paraissent
en grande partie trop futiles pour ne pas avoir été l'œuvre
d'une petite colère. Quelques superstitions populaires et tra-
ditionnelles ne sont point le partage des classes élevées d'une
secte, et tombent d'elles-mêmes devant la puissance des faits.
Le christianisme a eu ses préjugés et ses anathèmes d'un
j o u r ; auraient-ils été des raisons suffisantes pour sa condam-
nation ? Les misérables accusations des prélats réunis affai-
blirent les justes récriminations d'Agobard; elles furent sans
résultat auprès de l'empereur, et ne nous serviront à nous-
mêmes que de mémoires.
  L'archevêque de Lyon n'ayant point reçu de réponse, se
décide à courir les chances d'un voyage ; il veut lui-même
remplir le rôle de solliciteur à la cour de Louis. Nous igno-
rons quelles furent les démarches et les représentations faites